Rétrospection 2025. Partie 1 : Burnout
Série burnout, TDAH, autisme & parcours diagnostic
Hey, c’est Carole. Bienvenue dans On n’est pas des robots 🤖.
Bonne année 2025 !
Et oui, c’est mon premier article de l’année…
Je ne pensais pas faire moins qu’en 2024 où j’avais battu le record de… deux articles - un en avril sur mes trois années de transition professionnelle, un en novembre sur l’utilisation de ma bague connectée.
Mais je me rattrape : j’ai dû découper cet article en quatre tellement il était long. La première version aurait pu être un livre.
Pendant 4 semaines, on va parler de burnout, de TDAH, d’autisme, de test de QI, de parcours diagnostic. Mais surtout de doute, de questionnement sans fin, de culpabilité, de sentiment d’imposture, de parcours identitaire.
L’année 2025, c’est l’année où j’ai peut-être enfin compris ma fatigue.
Ces articles sont intimes : je partage mon cheminement tel que je l’ai vécu. Ils répondent aussi aux questions qu’on m’a souvent posées cette année, quand j’ai osé parler de ma démarche.
Si quelqu’un vous traverse l’esprit en lisant ces lignes, faites-lui suivre ces emails. C’est grâce à ce type de témoignage que j’ai pu avancer dans mes propres réflexions.
Et maintenant, commençons par le commencement.
Comment était 2025 pour vous ?
Je n’ai pas encore fait le bilan formel de mon année mais j’ai commencé le processus. Et quelque chose m’a dérangé cette année.
J’ai hiberné.
Après une année 2024 d’enthousiasme, d’exploration et d’ouverture au monde, 2025 a été un retour de boomerang. Le ressort trop tendu en 2024 m’est revenu en pleine face et m’a mis KO pour l’année.
2025 me laisse donc le sentiment de n’avoir rien fait. Pas avancé.
Est-ce le cas ?
D’un point de vue extérieur, peut-être.
D’un point de vue intérieur, elle était nécessaire.
Atelier Rétrospective 2025
Pour ceux qui me suivent depuis un moment, vous savez que je suis adepte des rétrospectives. Chaque année, j’ai besoin de clôturer l’année passée et d’impulser une énergie différente dans l’année qui démarre. Je fais ça depuis presque dix ans et je commence à avoir bien rodé l’exercice.
Depuis trois ans, je mène des ateliers où on fait ça ensemble. En partageant nos ressentis, nos prises de consciences, nos intentions… ce qui leur permet de ne pas rester une fugace aspiration. C’est un moment calme, de respiration, de retour à l’essentiel. À la fois court (deux fois deux heures) mais profond.
Je remets ça cette année.
Ce sera les lundis 8 décembre (rétro 2025) et 15 décembre (intention 2026) entre 18h et 20h.
Comme d’habitude, on alternera entre réflexions individuelles et moments de partage. L’atelier sera mené de telle sorte que vous puissiez le suivre en replay comme si vous y étiez en live.
J’ai hâte de partager à nouveau ce moment avec vous.
Pour vous inscrire, c’est par ici :
Un démarrage en arrêt
2025 était particulière : j’ai démarré en arrêt maladie.
“Démarrer en arrêt”, un paradoxe qui donne le ton.
C’était la première fois que je m’arrêtais pour “trop plein” professionnel. Et comme beaucoup, je ne l’ai pas totalement vu venir. Je savais que mon environnement professionnel du moment était difficile. Mais je suis passée presque sans transition de “C’est dur, mais ça va” à “Oh, le mur !”.
Et après quelques jours (peut-être semaines), j’ai (enfin) décidé que ça ne valait pas le coup de continuer à forcer. Je suis allée voir un médecin. La seule prescription pertinente à ce genre de maux est le repos et l’éloignement de la situation qui cause l’épuisement des ressources, ce que je venais chercher. J’ai logiquement été arrêtée.
Le monde du travail est violent
J’étais sur une super lancée toute l’année : la retombée a été rude. Notamment parce qu’elle a appuyé sur une croyance que j’essaie de casser depuis longtemps : “Le monde (et a fortiori le monde du travail) est violent. Et je ne suis pas suffisamment agile pour tirer mon épingle du jeu”.
Ce qui m’a conduit au burnout - d’ailleurs c’est fou car ce mot n’a jamais été prononcé ni par le médecin (”trouble anxiodépressif”) ni par mon employeur (”ce qu’on vient de vivre” ou “période difficile”), ni par moi-même (”j’ai été arrêtée un mois”) avant de l’écrire là - donc ce qui m’a conduit au burnout, ce n’est pas la charge effective de travail mais la charge émotionnelle liée à la pression de l’environnement dans lequel j’étais. Et la certitude que ça ne bougerait pas.
Le contexte était violent, avec des jeux de domination, de l’emprise et un gaslighting normalisé. (NB : étant consultante il ne s’agit pas de mon employeur direct + mes paroles n’engagent que moi.).
J’étais très consciente de cette violence. Je voyais que c’était néfaste pour tout le monde, moi y compris. Mais je gardais ce recul de me dire que tout ça n’était pas important (ce qui est vrai). Et ça m’a aidé à ne pas être trop impactée… jusqu’à ce qu’une personne de l’équipe doive s’arrêter. Et que tout ça devienne par conséquent important. Jusque-là le projet était stimulant, la vision ambitieuse et l’intention théorique inspirante. J’avais envie d’y croire.
Mais au moment où ça a commencé à “faire tomber des gens” - sans remise en question des personnes responsables (“vous saviez comment c’était”), la colère a remplacé mon enthousiasme. Et j’ai arrêté d’y croire.
Et c’est au moment où j’ai arrêté d’y croire, où j’ai compris que cette pression malsaine allait juste être de pire en pire, que j’ai lâché. J’ai abandonné. Ma tête et mon corps ont refusé d’y investir plus d’énergie.
C’était mi-décembre 2024. J’ai donc démarré 2025 en arrêt.
Dans une désillusion abyssale.
Je venais de me prouver à nouveau ma croyance : “le monde du travail est trop violent pour moi”.
Suis-je assez solide pour ce monde ?
Si je n’avais pas vu de mes propres yeux des personnes que j’estime très solides également flancher ou fuir dans ce contexte…
Si je n’avais pas eu une conscience lucide de toutes les violences de cet environnement, et la conviction d’avoir raison de ne pas accepter ça…
Si je n’avais pas eu un soutien sans faille de mon employeur dans cette période…
…Je n’aurais retenu que la fin de la phrase : ”le monde du travail est trop violent pour moi pour moi”.
Et peut-être que ça aurait été plus facile. Parce qu’autant “moi”, ça m’est accessible, je peux agir dessus. Autant le monde du travail… c’était un peu trop pour moi.
Des circonstances aggravantes
Vous vous souvenez de l’actualité politique fin 2024 début 2025 ?
Le monde du travail est violent.
En pendant ce temps-là, en dehors du monde du travail, on assiste à l’investiture de Donald Trump, ses humiliations de Zelensky, le salut controversé de Musk...
Le MONDE est violent. Pas que le monde du travail.
Avec un mois d’arrêt et deux semaines de vacances, j’avais trop de temps pour cogiter, et trop peu d’énergie pour me battre.
Agir via des petites actions dans sa zone de contrôle est un des meilleurs remèdes contre l’anxiété. Mon ratio “ampleur de la tâche / niveau d’énergie” clairement défavorable n’a pas aidé mon “trouble anxiodépressif”.
Bref, la période était sombre.
Et j’ai fait ce que je savais devoir faire : ne pas paniquer, me reposer, marcher, passer du temps dehors à la lumière du jour. Faire des activités qui me ressourcent, c’est-à-dire pour moi lire sur des sujets qui m’intéressent (en évitant soigneusement la géopolitique). Puis faire un gros bilan de l’année pour me remettre en mouvement. En étant réaliste par rapport à mon énergie de départ en fixant mon intention pour 2025.
Cultiver la joie
Et pendant cette période, une phrase m’a tenue. Un espoir. Lue à la fin du livre Résister de Salomé Saqué.
“Je suis convaincue que la joie est quelque chose d’infiniment sérieux. La joie n’est pas une faiblesse, c’est un acte de résistance.”
Ces mots expriment exactement ce qui m’avait permis de tenir tout 2024 dans un contexte beaucoup trop dur pour moi. La joie. Je n’avais jamais porté autant de couleur. Je répondais au stress ambiant par le sourire. C’était un acte intentionnel. Presque moral. Un outil radical d’insubordination.
Et cette joie, je savais qu’elle allait revenir.
Et quand ce serait le cas, j’écrirais. Pour témoigner. Pour m’indigner de cette dureté et de ces rapports de force qui me terrorisent. C’était mon intention pour 2025.
…
Et comme vous le voyez, nous sommes fin 2025, mon dernier article date de novembre 2024 et le titre de cet article n’a rien à voir avec les violences systémiques du monde du travail.
En effet, 2025 m’a fait faire un léger détour dans une autre direction.
Et je vous en parle dans la suite de cette série où nous allons aborder un pan de la santé mentale que je n’ai jamais abordé jusque-là : les troubles neurodéveloppementaux (TDAH, autisme, hypersensorialité, dysfonctions exécutives), le bilan neuropsy et le parcours diagnostic.
A lundi prochain les humains !
Carole
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Contente de te retrouver également, même à retardement pour ma part !
Mais trop contente de te retrouver sur SubStack Carole 🥰